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A rebours d’un temps qui se consomme à la hâte, Nathalie Ranson répète encore et encore les mêmes gestes, à la recherche de l’endroit possible d’un surgissement, d’un accident, d’un hasard. Cette quête peut révéler une tension intérieure qui est nourrie par des savoirs, des repères et questionnements communs à l’humanité, et dont l’expression plastique peut s’avérer brutale, puisque toujours imprévisible. L’artiste incarne un passage possible pour les images, les objets, les idées, qui la traversent comme on passe le seuil d’une maison. Elles s’y installent un temps, permettant l’émergence du travail, dont le sens ne peut être connu qu’après coup. A chacun.es d’y trouver sa propre porte d’entrée. 

 

Initiée à la fabrication de l’image très tôt par la pratique de la gravure, Nathalie Ranson découvre plus tard dans la plasticité de la matière la possibilité de déployer son travail dans l’espace. Elle expérimente alors l’utilisation de différents matériaux (textiles, métaux, végétaux…) et d’objets récupérés qu’elle accumule, superpose, noue, coud et entrelace à la recherche de possibles. La combinaison d’éléments uniques ou en série fait naître des modules dont l’agencement ou la démultiplication en réseaux construisent une forme de langage. Le dessin n’est jamais très loin et constitue probablement le fil conducteur de cette œuvre protéiforme.  

 

Léa Leclercq-Ranson, d’après le texte de Christine Peyrissac, « One day at a time », 2016, Galerie Rezdechaussée.